Concept
Historique
Le concept de ferme verticale a été développé en 1999 par Dickson Despommier, professeur en santé environnementale et microbiologie à l’université Columbia à New York, avec des étudiants diplômés d’une classe d’écologie de la santé (Medical ecology class).
Le cloisonnement ville-campagne existant aujourd’hui en France et dans de nombreux autres pays n’a pas toujours été ainsi. On observe aujourd'hui une volonté des populations et gouvernements de renouveler l’agriculture urbaine.
Objectifs de l'agriculture urbaine
Répondre au défi de l’alimentation dans les zones urbaines : palier le manque de terres cultivables en produisant avec une plus faible emprise au sol (2/3 des humains vivront en ville en 2050)
Produire en continu toute l’année, indépendamment des conditions météorologiques
Produire de manière plus économe avec un meilleur rendement (4 à 5 fois supérieur à celui de l’agriculture en pleine terre)
Produire des aliments de meilleure qualité (exemple : fruits cueillis à maturation grâce à la proximité avec le consommateur)
Créer de nouveaux emplois
Sensibiliser les populations aux enjeux écologiques de l’alimentation
Créer une agriculture plus respectueuse de l’environnement :
Réduire la déforestation, la désertification
Recycler en circuit court
Diminuer la pollution (production locale donc pas de transport)
Améliorer la qualité de l’air urbain (absorber le CO2)
Diminuer la consommation d’eau
Diminuer l’utilisation de pesticides
Fonctionnement
Les fermes verticales peuvent prendre par exemple la forme de tours de la taille d’un îlot urbain d’environ 200m de haut (30 à 40 étages) qui pourraient alimenter 10 000 personnes.
Il existe 2 principales méthodes de culture utilisées dans les fermes verticales, permettant de mettre plusieurs couches de cultures par étages :
Hydroponie : plantes suspendues au-dessus du sol dans un substrat neutre et baignées dans un courant transportant de l’eau et des nutriments : les racines sont libres et peuvent absorber l’eau et les nutriments (circuit d’irrigation semi-fermé). Ceci permet d'éviter le gaspillage d’eau et permet aux plantes de recevoir la quantité exacte de nutriments dont elles ont besoin.
Aéroponie : même principe, mais l’eau et les nutriments sont pulvérisés directement sur les racines des plantes suspendues dans l’air, les plantes se sont pas plantées dans un substrat et sont irriguées à intervalles réguliers. Ceci permet d'éviter la stagnation de l’eau et d'augmenter l’oxygénation des racines.
Promesses de l'agriculture verticale
Peu de destruction d’insectes et autres animaux en comparaison avec l’agriculture horizontale (perturbatrice pour la faune sauvage : labours, traitements chimiques, récoltes, etc.)
Production d’eau pure possible en recueillant l’évapotranspiration des plantes (capteurs dans les plafonds)
Le sous-sol des fermes peut être utilisé : traitement des eaux usées (unité de traitement d’eau), dispositif de méthanisation (source d’énergie, CO2 réutilisé comme “engrais gazeux” pour les plantes)
Systèmes d’irrigation en eau efficaces → réduire la consommation d’eau
Système HVAC (Humidity Ventilation and Air Control) : filtrer l’air entrant et sortant, afin de créer le meilleur environnement possible pour les cultures
Controverses
Besoin d’éclairage artificiel conséquent (LED), de capteurs, (parfois) de chauffage de systèmes de pilotage → grande consommation d’énergie
Environnements clos → risques de parasites ou maladies des plantes
Manque de diversité → seulement certaines espèces sont intéressantes (certaines plantes ne peuvent pas pousser hors terre)
Rentabilité → investissement colossaux, coûts de production, faillites
Formation des agriculteur.ices aux nouvelles pratiques
Pollution/émission de CO2 → selon les moyens de production d’énergie (parfois les fermes verticales sont supplémentées en CO2 et cela peut engendrer des fuites de CO2)
Pollution lumineuse → lampes allumées tôt & tard
Pollution de l’eau possible si utilisation d’engrais ou de pesticides
Exemples de projets (en développement et déjà existants)
Projets :
USA (Las Vegas, Nashville)
Corée (Incheon)
Abu Dhabi
Émirats arabes unis (Dubaï)
Chine (future ville écologique de Dongtan)
Danemark (Nordic Harvest)
Suède (Linköping : moitié bureaux, moitié ferme verticale)
France (Romainville : Cité Maraîchère)
Projets dans des pays en voie de développement (fermes verticales à bas coûts) :
Burkina Faso (Toussiana)