Lecture 2 : Déployer la sobriété numérique
https://theshiftproject.org/article/deployer-la-sobriete-numerique-rapport-shift/
Identification: On retrouve ce rapport sur le lien suivant : https://theshiftproject.org/article/deployer-la-sobriete-numerique-rapport-shift/Il s’agit du résumé d’un rapport intitulé « Déployer la sobriété numérique » élaboré par l’association « the shift project » et publié le 14 octobre 2020.« The Shift Project est un think tank qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone ». source : (https://theshiftproject.org/)Il s’agit d’une association loi 1901 créée en début 2010 réunissant des scientifiques, des économistes, des spécialistes de l’écologie, des ingénieurs, des mathématiciens, des chercheurs, des acteurs de l’économie… qui se sont fixés pour objectif de tendre vers « une économie libérée de la contrainte carbone ».Le président actuel en est Jean-Marc Jancovici, il en est également le fondateur.
Ce rapport s’inscrit dans la suite de deux premiers rapports rédigés par « the shift project » :
-« Lean ICT – Pour une sobriété numérique » en 2018,
« Climat : l’insoutenable impact de la vidéo en ligne » en 2019Et comme les deux premiers, s’adresse à un public composé des collectivités, des organisations du domaine privé et public et du grand public.
Contexte :
Respect des « Accords de Paris » pris lors de la COP 21, Conférence de Nations Unies sur le changement climatique qui a eu lieu à Paris en décembre 2015. Cet accord est entré en vigueur le 4 novembre 2016.De plus la transition écologique et la transition numérique sont les deux révolutions du XXIème siècle, l’une ne peut aller sans l’autre.Le texte présenté permet donc de s’inscrire dans la mouvance des évolutions auxquelles la société est confrontée de manière inéluctable.
Aujourd’hui les thèmes de transition écologique, réchauffement climatique et transition numérique sont des piliers de réflexion des gouvernements et des organisations.
Problématique :
Qu'est ce que la sobriété numérique et comment la développer tout en impliquant les acteurs ?
Hypothèses :
- L’impact environnemental du numérique est à étudier de façon systématique et non pas dans son ensemble.
- Les organisations doivent s’impliquer dans le pilotage de leur système d’information.
- Intégrer les pays en développement dans la réflexion.
- Toutes les innovations numériques n’ont pas le même impact énergétique.
- Une politique publique doit être mise en place.
Réponses aux hypothèses :
- Avant de développer une application numérique il convient d’établir un bilan environnemental prévisionnel. Son développement puis son usage doivent être analysés en ce sens. En effet chaque application n’a pas le même impact. Il convient également d’assurer un suivi voir une surveillance de l’usage de l’application afin de s’assurer du suivi énergétique lors de l’utilisation à grande échelle. - Chaque organisation doit développer et utiliser en conscience des outils numériques à savoir intégrer une dimension environnementale et/ou énergétique lors du lancement de projet numérique ou de son introduction dans l’organisation. Cette démarche doit s’accompagner d’une politique volontariste en la matière de la part des pouvoirs publics. - Etant donnée l’accélération des innovations technologiques et afin d’éviter d’avoir à corriger les écueils auxquels les pays les plus industrialisés sont aujourd’hui confrontés, l’auteur préconise la création de « débats de société » afin de généraliser la prise de conscience et d’avoir une innovation plus raisonnée.
- Le groupe de réflexion a élaboré une méthodologie « STERM : Smart Technologies Energy Relevance Model). Elle vise à étudier au cas par cas la « pertinence énergétique » d’innovations numériques données. Elle se mesure en quantifiant la quantité d’énergie consommée ou générée par l’innovation numérique développée qui vient se greffer sur des systèmes numériques existants. Point à noter le groupe a développé cette méthodologie sous Python, afin d’en permettre le libre accès.
- Dans l’esprit on note que, d’après les auteurs du rapport, c’est la force du collectif qui entraînera une réduction de l’impact énergétique du numérique. Ainsi il apparaît normal qu’une mise en place d’une politique au sein des gouvernements soit initiée afin de garantir la formation et une incitation réelle auprès de tous les acteurs.
Citations :
« Un choix technologique est un choix sociétal »
Le choix de développer à grande échelle une évolution numérique doit être géré à un niveau global, pas par une entreprise ou des individus. Les imbrications et les corollaires issus de l’utilisation des innovations numériques entraînent des changements qui impactent tous les acteurs de la société. Il convient de s’interroger en plus de l’usage réel de son coût/gain énergétique, non pas individuellement mais bien au contact des innovations avec lesquelles elle va interagir.
« La pertinence d’une technologie ne doit pas être présupposée selon les règles générales, mais évaluée pour chaque type de cas opérationnel »Il ne s’agit pas de freiner l’innovation, mais plutôt de s’interroger sur les gains réels attendus. L’innovation peut-elle par exemple engendrer des changements de consommation plus vertueux ? Il faut situer l’innovation dans l’existant et mesurer les changements induits aussi bien transversalement que verticalement. En ayant toujours à l’esprit d’une étude au cas par cas.