Notebook

Les machines a écrire d'il y a 50 ou 70 ans sont encore utilisables aujourd'hui. Il en a été produit une quantité suffisante pour subvenir au marché d'aujourd'hui.

Les ordinateurs sont au contraire renouvelés très souvent pour se plier aux exigences de l'évolution du Web et du matériel : l'arrêt du maintien des OS rend les ordinateurs non sécurisés, et les batteries ne tiennent plus la route.

Pour faire durer le PC dans le temps, il ne faut pas chercher la performance ou la taille réduite à tout prix. Il faut se concentrer sur la durabilité des composants.

Pour favoriser la durabilité, la modularité et la facilité de remplacement des composants est essentielle. Inspiré du fonctionnement des Fairphone ou du MNT Reform, les composants pourraient fonctionner "par bloc" et être assemblés et désassemblés facilement.

Un concept important pour faire durer l'ordinateur est le lien de l'utilisateur avec l'objet. En créant ce lien, il devient difficile de s'en séparer, de le jeter pour le remplacer par un nouveau. Cela passe par son poids. Un objet lourd nécessite des efforts pour le déplacer, ce qui implique d'avoir une raison précise de le faire, plutôt que s'en emparer par réflexe comme un téléphone.

La modularité peut causer un effet bateau de Thésée : à force de remplacer petit à petit les composants, il ne restera à la fin aucun composant d'origine, à part peut-être le boitier. Mais l'apparence du PC est ce qui le lie à l'utilisateur. En définitive, ce n'est pas très grave.

Les PC durables pourraient être construits localement à partir de plans libres, auquel chaque constructeur pourrait contribuer. Chaque PC serait alors unique, fruit de modifications personnelles pour l'adapter.

L'écran E-Ink pourrait être adapté à un usage uniquement textuel.

Il ne faut pas oublier que transformer les outils numériques va nécessiter un nouvel apprentissage de la part des utilisateurs. On peut imaginer des tas d'organisations d'interfaces très efficaces et rapides, optimisées jusqu'au moindre pixel pour fournir une rapidité d'emploi exemplaire. Mais ceux-ci ne sont pas adaptés à l'utilisateur moyen, qui risque de se sentir perdu (Comme dans vim, réputé pour être optimisé, mais difficile à comprendre).

L'hyperconnectivié des appareils nous fait perdre le contrôle de ceux-ci en nous poussant à consulter les contenus du Web avec les notifications, les pop-up...

Ce nouvel ordinateur ne devrait pas être utilisé pour transmettre de la publicité ou faire de l'argent sur l'activité en ligne des utilisateurs comme sur beaucoup de services d'aujourd'hui.

Aujourd'hui, nos terminaux et les services associés sont habitués à être connectés en permanence au réseau, et les interruptions par notification sont légion. Exemple : le mode "Ne pas déranger" sur MacOS ne pouvait pas être activé indéfiniment.

Cette connexion constante nous pousse à vouloir consulter le Web pour être sûrs de ne rien rater (Fomo ?).

Il est possible de considérer un PC qui fonctionnerait sans cette connexion constante. Une piste pourrait être d'avoir une méthode de synchronisation qui téléchargerait les contenus du Web, les messages, les flux RSS quand le PC est connecté, c'est-à-dire pas nécessairement en permanence. Cela permettrait de consulter les contenus du Web sans nécessiter d'être connecté à l'instant T.

Le Wifi présente aussi de nombreux défauts : il consomme beaucoup d'énergie, est allumé en permanence en arrière-plan, peut être utilisé de manière malveillante...

Peer-to-peer : Pas de points d'accès à Internet, mais des ordinateurs qu'on branche physiquement. Les systèmes communiquent leurs besoins à l'autre, qui vérifie s'il peut les satisfaire. Les besoins peuvent être des données, des scripts, des programmes... Il est aussi possible d'avoir un système de "bouteille à la mer", où il serait possible de donner à un utilisateur un message destiné à une personne précise pour qu'il le transmette à son tour en espérant qu'il arrivera à bon port au bout d'un certain temps. Cela peut permettre de capitaliser sur nos disques durs souvent non remplis entièrement, pour s'en servir comme d'espaces d'échange.

Les grands routeurs centraux seraient alors facultatifs et ne serviraient qu'à accélérer le processus.

Protocole IPFS, Delay Tolerant Network

Le peer-to-peer nécessite de gros efforts sur le chiffrement et la cryptographie, avec des clés pour certifier de l'authenticité des contenus transmis.

Pour permettre le maintien du logiciel et du matériel, ils doivent être open source pour permettre leur utilisation même après la fermeture de l'entreprise qui s'en occupe. Les machines à écrire sont par exemple réparables par soi-même avec des pièces tierces, alors pourquoi pas les ordinateurs ?

La question du système d'exploitation et de l'interface est aussi cruciale. Des OS open source existent déjà

Il ne faut pas s'attendre à une version améliorée de ce que l'on connait. L'objectif de cet ordinateur particulier n'est pas de proposer tous les usages possibles de nos ordinateurs et tablettes d'aujourd'hui, mais d'être une alternative, quelque chose d'autre. L'idée est que cet ordinateur soit adapté à un nouvel environnement, une nouvelle manière de concevoir le numérique.

Il n'y a pas besoin que cet outil remplace tous les services déjà existants, mais qu'il propose une alternative viable et durable, comme Linux l'est pour Windows.

Cela implique, pour ceux qui souhaiteraient profiter de ce nouvel espace pour faire du business, de trouver de nouvelles manières de capitaliser. Un modèle économique basé sur la publicité ne fonctionnera pas sur ce nouvel ordinateur.

Un ordinateur comme ceci ne sera jamais adopté dans le numérique d'aujourd'hui. Il rompt avec trop d'usages d'un coup. Il vaut mieux introduire ses éléments petit à petit : un logiciel, puis un autre, puis un système d'exploitation, puis du nouveau matériel...