Documentation de l'Eco-Score

Lien : https://docs.score-environnemental.com/

Identification :Ce site expose la documentation officielle de l'Eco-Score. Il a été créé par l'ADEME. La date de publication est inconnue même si elle est très probablement postérieure au dévoilement de ce score, c'est-à-dire début 2021. En revanche, nous savons qu'il a été mis à jour en février 2023.

Ce site a une fonction de présentation. En effet, il explique quelles sont les méthodologies qui ont été adoptées par l'ADEME afin de calculer l'impact environnemental de produits alimentaires. Il est également possible d'y retrouver toutes les informations que doivent communiquer les entreprises afin de mettre en place cet affichage sur leurs produits. La charte graphique, c'est-à-dire l'ensemble des règles à respecter concernant le visuel de ce score sur un emballage, peut également y être  consultée. Ci-dessous figurent les informations importantes qui figurent sur ce site à propos de l'Eco-Score et de son fonctionnement :

Analyse et mise en perspective du texte :Evalue l'impact environnemental / 5 catégories (A,B,C,D,E) / But : guider consommateur vers des achats plus durables / Marque propriété de l'ADEME / Développé par des acteurs du numérique

Méthode de calcul : Lettre obtenue à partir d'une note sur 100 / Note = Note issue de l'ACV + Bonus - Malus

Note issue de l'ACV prend en compte 16 critères (ceux préconisés par la Commission européenne dans le PEF) pondérés (après consultation d'experts scientifiques et de la population) :- changement climatique (en équivalent CO2) : 21,06 %- particules fines 8,96 %- appauvrissement de la couche d'ozone : 6,31 %- formation photochimique d'ozone : 4,78  %- acidification : 5,01%- radiations ionisantes : 8,51%- épuisement des ressources en eau : 2,96%- eutrophisation marine : 2,80%- eutrophisation eau douce : 6,20%- eutrophisation terrestre : 3,71%- usage des terres :7,94%- épuisement des ressources énergétiques :8,32%- épuisement des ressources minérales : 7,55%- toxicité eau douce : 1,92%- toxicité humaine cancérigène : 2,13%- toxicité humaine non cancérigène : 1,84%

Il y a deux cas :1. Le produit est "basique" -> son score ACV est disponible dans la base de données Agribalyse (2500 produits référencés)2. Le produit est composé de plusieurs produits de "base" -> trois possibilités de calcul :

  • Faire la somme des ACV des produits de base qui la composent

  • Prendre le score indiqué dans Agribalyse (oui, il y  a aussi des "recettes") et recalculer uniquement les données d'emballage et de transport

  • Prendre une valeur moyenne sur Agribalyse

Système bonus / malus repose sur 5 indicateurs -> Présence de labels / Transport matières premières / Politique environnementale / Recyclabilité emballage / Espèces menacées

Limites de l'Eco-Score : 

  • la pondération est la même pour tous les produits alors que tous n'ont pas les mêmes impacts. Si un produit est extrêmement toxique, il pourra  tout de même se retrouver avec un bon score car ce critère n'a pas un poids important dans la formule finale

  • Le score ACV s'appuie uniquement sur le type de produit. Par exemple, deux brownies de marques différentes, l'un fabriqué en France et l'autre venant de Chine, vont avoir les même scores -> ceci justifie la nécessité des bonus et malus

  • Les eaux, les sodas ainsi que les fruits & légumes bruts ne sont pas concernés par l'Eco-score

  • certains produits n'ont pas vraiment leur catégorie. Par exemple, le foie gras est mis dans la catégorie "Confit de canard"

  • Le lieu de fabrication n'est pas pris en compte, seule l'origine des matières premières est comptabilisée

Ces nombreuses limites (la liste n'est évidement pas exhaustive) montre que l'Eco-Score est loin d'être parfait. Il est ici utile de rappeler que ce dernier n'est qu'un projet parmi plusieurs autres. En effet, d'autres scores environnementaux ont également été mis en place (en expérimentation, comme l'Eco-Score), à l'image de La Note Globale (voir NDL N°6/39/52). D'ailleurs, selon un sondage, ce dernier score est davantage apprécié par les Français que l'Eco-Score car il fait apparaître davantage d'informations. Cela constitue aussi un paradoxe car une récente étude a montré qu'un surplus d'informations générait de la confusion chez le consommateur (cf. NDL N°5). Il faudra donc composer avec ces deux orientations qui semblent contraires afin de proposer une solution efficace.

ATTENTION : Si un produit n'a pas d'emballage recyclable ou biodégradable, il ne peut pas avoir d'Eco Score A (éliminatoire). 

Nous pouvons dès lors nous poser plusieurs questions :- le système de pondération qui a été adoptée est-il le plus juste et efficace ? Pourrait on en imaginer un autre ? En effet, il ne paraît pas forcément logique d'attribuer un poids fixe à chaque critère, peu importe le produit concerné. - pourquoi avoir choisi de prendre en compte ces 16 critères (cf. la liste citée précédemment) ? Pourquoi pas d'autres ? Certains calculs n'en prennent en compte que 14 ? Pourquoi ne pas se baser sur les limites planétaires directement ?- Faut-il imposer ce score aux entreprises ou le laisser reposer sur une démarche de volontariat comme c'est le cas aujourd'hui ?

Au cours du processus d'idéation, nous allons essayer de répondre à ces questions.Il va donc aussi que nous trouvions des solutions aux différentes limites évoquées précédemment.

Quand on regarde les entreprises qui ont décidé d'afficher l'Eco-Score sur leurs produits, on se rend compte qu'il y en a vraiment très peu (Lidle Allemagne, Ayam, Coruyt...)Sur le site, on retrouve également les évolutions à venir pour améliorer le score :

  • Perturbateurs du recyclage (matériaux qui complexifient le recyclage) 

  • Intégration d'ACV individualisées

Citations :

  • "Les indicateurs complémentaires permettent de capter d'autres enjeux environnementaux non représentés par l'ACV" -> Le calcul de l'Eco-Score prend en effet en compte l'ACV du produit analysé dans sa majeure partie mais il y a également un système de bonus/malus qui vient compléter cette première étude afin de déterminer plus précisément l'ensemble de ses impacts environnementaux. Il y a ainsi 5 "indicateurs complémentaires" : Présence de labels / Transport matières premières / Politique environnementale / Recyclabilité emballage / Espèces menacées

Glossaire :

  • ACV :

  • "Compilation et évaluation des intrants, des extrants et des impacts environnementaux potentiels d’un système de produits au cours de son cycle de vie" (Norme ISO 14040)

  • "méthode d'évaluation normalisée permettant de réaliser un bilan environnemental multicritère et multi-étape d'un système sur l'ensemble de son cycle de vie" (Wikipédia)

  • Agribalyse : "Programme collectif et innovant qui met à disposition des données de référence sur les impacts environnementaux des produits agricoles et alimentaires à travers une base de données construite selon la méthodologie des Analyses du Cycle de Vie (ACV)" (ADEME)

  • Projet Product Environmental Footprint (PEF) : "La PEF est une méthode d’évaluation et d’affichage des impacts environnementaux d’un produit. Cette politique est développée par l’Union européenne" (Sami, 10-2022)

  • Eutrophisation : "L’eutrophisation est une forme singulière mais naturelle de pollution de certains écosystèmes aquatiques qui se produit lorsque le milieu reçoit trop de matières nutritives assimilables par les algues et que celles-ci prolifèrent. Les principaux nutriments à l’origine de ce phénomène sont le phosphore (contenu dans les phosphates) et l’azote (contenu dans l’ammonium, les nitrates, et les nitrites)" (CNRS)