Et si ?

Et si, on ne faisait pas de robot ?

On n’a pu observer que les robots avaient des effets sur l’environnement complexe, mais aussi très compliqué à estimer. La question de savoir si leur faisabilité technique est possible, a servi de base à beaucoup de nos interrogations sur l’utilité réelle des robots pour les agriculteurs et pour l’environnement. Comme vous avez pu le remarquer si vous avez lu notre travail avec suffisamment d’attention, celui-ci admet beaucoup de choses pour pouvoir se concentrer sur d’autres points et pour les développer. Notre travail repose sur beaucoup de paris et beaucoup d’admissions pour pouvoir imaginer un scénario complet qui puisse répondre aux attentes de la lowtech.

Ce qui nous fait penser que les robots ne sont peut-être pas la solution ou bien la solution complète et clé en main pour repenser l’agriculture. Nous avons donc imaginé cette section pour pouvoir tenir une pensée critique de notre projet et ainsi penser à des solutions différentes que celle que l'on nous a demandée d’explorer.

Premièrement, nous nous sommes rendus compte que la faisabilité technique était très complexe notamment d’un point de vue des modes de désherbage : le laser solaire n’est par exemple pas faisable techniquement. Il n’est pas assez puissant pour pouvoir brûler une plante et sa racine en une seule fois (environ 26W pour un laser solaire contre les 240W fois 2 du robot le plus lowtech que nous avons pu trouver). Les bineuses sont, elles, plus réalisables techniquement, mais nous ignorons les effets de retourner la terre aussi régulièrement sur la qualité du sol. De plus, comme nous refusons d’utiliser l’IA au profit d’un système GPS qui a une précision d’approximativement 2cm sur un point fixe, nous ne pouvons qu’imaginer les pertes de denrées agricoles pour un robot qui doit traiter des points vivants qui ont tendance à bouger légèrement (sachant que certaines études que nous avons trouvées donnait une perte d’environ 20% sur des robots utilisant l’IA et un laser).

Deuxièmement, notre projet ne viserait qu’à réduire l’utilisation de désherbants et non pas d’insecticides. Et, encore, nous ne pouvons pas vraiment prévoir la façon dont les agriculteurs vont se servir de notre outil. Ceux-ci le jugeront peut-être plus efficace en complément de désherbant plutôt qu’en remplacement (cf le paradoxe de Jevon).

Et si, on ne faisait pas de robot, qu’est-ce qu’on pourrait imaginer à la place ?

On pourrait conserver beaucoup d’idée d’aspect social de notre projet. L’organisation en coopérative, en association ou en organisation agricole donne beaucoup plus de poids à la voix des agriculteurs qui peuvent plus facilement faire passer leurs projets et leurs idées. On peut notamment parler de l’Atelier Paysan qui est une initiative d’autonomisation technique et politique qui a commencé comme association et qui est aujourd’hui une coopérative qui soutient les agriculteur.ices « dans la conception et la construction de machines et de bâtiments adaptés à une agroécologie paysanne ». Ils ont spécialement pu sortir une tribune en 2023 dans Libération à propos du salon de l’agriculture que vous pouvez retrouver ici : https://www.latelierpaysan.org/Tribune-Il-faut-en-finir-avec-le-Salon-de-l-agriculture#.

La permaculture est également un sujet très intéressant quand on s’intéresse à l’agriculture, car elle est un moyen de repenser de façon complétement systémique l’environnement dans lequel nos cultures sont faites. Cette solution n’est, toutefois, pas vraiment adaptée à une production agricole intense, mais plus à des fermes plus modestes.

Rendre l’agriculture plus soutenable n’est pas une tâche simple qui trouve une réponse évidente dans la technologie. Elle demande de repenser nos modes de consommations et nos habitudes de vies, mais aussi de revoir la valorisation du travail des agriculteurs.