Notes de lectures associées au thème des Communs
Gilbert Graugnard et Véronique Quiblier 2006
Pourquoi capitaliser ?
Identification
Gilbert Graugnard, Véronique Quiblier, 2006, Introduction à la capitalisation d'expériences, note de synthèse du module de formation. Disponible au lien suivant : https://www.ciedel.org/wp-content/uploads/2017/08/Note_de_synthese_formation_capitalisation_2006-2.pdf
Idée 1 : Concepts importants
Capitaliser vise à améliorer son travail, cette amélioration passe par un travail collectif. C'est un phénomène naturel qui vise à transformer le savoir en connaissance partageable. La capitalisation suit l’action et ne la précède pas. Cela vise à améliorer les pratiques, profiter de l'expérience acquise afin de pas refaire les mêmes erreurs.
Capitaliser suppose une capacité à identifier, à formaliser et à organiser les savoirs, puis à les formuler de façon à ce qu’ils soient utilisables par d’autres.
La capitalisation mobilise trois logiques : d’expériences, de méthodes et de fonction.
Les trois catégories :
La capitalisation individuelle.
La capitalisation collective.
La capitalisation institutionnelle.
Idée 2 : Les motivations pour capitaliser
Améliorer l'activité ou le produit : tirer des leçons pour progresser.
S'adapter à l'évolution des activités : la concertation oblige à faire évoluer les pratiques.
Lutter contre l'évaporation des expériences : les expériences et les connaissances doivent rester pérennes et survivre au départ de la personne initiatrice de l'idée.
Participer à la constrution collective des savoirs.
Idée 3 : La méthodologie pour capitaliser
Rendre le savoir réutilisable : restituer de manière générale car les situations à venir ne seront jamais identiques à celle qui alimentent la capitalisation. (Exemple : dans le cadre du projet, la réalité de vie d'un usager à un autre diffère, nous n'avons pas tous les mêmes moyens ou accès au même ressources ).
Identifier les alternatives : sortir des manières habituelles de penser pour dégager de nouvelles perpectives. (Exemple : dans le cadre du projet, adopter une pensée différente de celle de l'auteur, plus critique, sur le projet que l'on réalise : cela peut permettre de pointer ses faiblesses et de permettre l'amélioration).
Rendre les savoirs transposables : mettre en forme ses savoirs et ses acquis pour les rendre plus accessible et tangible à des usagers qui n'ont pas le même cheminement de pensée ni les mêmes expériences que les auteurs.
Se donner les moyens de la diffusion : identifier les supports les plus propices au partage, mobilisation, amélioration et reproduction du savoir de manière efficace. (Exemple : dans le cadre du projet, mettre à disposition plusieurs moyens pour avoir accès à la connaissance comme des tutoriels écrits, accompagnés de vidéos explicatives ou d'audios descriptifs).
Idée 4 : Différence entre évaluation et capitalisation
La capitalisation diffère de l'évaluation :
C'est une démarche introspective, volontaire de la part des usagers/auteurs qui suit une logique de processus. On est amené à établir un constat qui découle à une modélisation interne, qui nous donne la capacité de rendre ce que nous avons appris plus digeste à autrui.
Idée 5 : Savoirs explicites ou implicites
Savoir/connaissance implicite : puisque je fais, je sais faire.
Savoir/connaissance explicite : je sais faire et je peux expliquer comment.
Benjamin Coriat 2015
Qu'est ce qu'un commun ?
Identification
CORIAT, Benjamin, 2015. Qu’est ce qu’un commun ? Quelles perspectives le mouvement des communs ouvre-t-il à l’alternative sociale ? Les Possibles [en ligne]. 2015. N° 05. Disponible à l’adresse : https://france.attac.org/nos-publications/les-possibles/numero-5-hiver-2015/dossier-les-biens-communs/article/qu-est-ce-qu-un-commun [Consulté le 27 février 2024].
Le présent texte n’a d’autre objet que d’aider à la clarification d’un débat devenu urgent, sur ce que sont les communs (ou « le » commun) et ce qu’ils peuvent apporter à la réflexion en cours sur les alternatives. Cette clarification me paraît d’autant plus urgente que – bien étrangement – les communs sont devenus une « mode ». Plus aucun chercheur en sciences sociales (ou presque) qui ne s’y réfère, comme à un objet dont l’importance ou la signification « va de soi ».
Lien du document : https://france.attac.org/nos-publications/les-possibles/numero-5-hiver-2015/dossier-les-biens-communs/article/qu-est-ce-qu-un-commun
Idée 1 : Critères pour être un commun
Le(s) commun(s) existe(nt) en étant constitué(s) de trois piliers :
La ressource mise en commun et partagée
Les règles de partage et son accessibilité
Le mode de gouvernance de la ressource
Idée 2 :
Pour rendre un logiciel ou un site « libre » – et donc le transformer en un commun relevant du domaine public protégé – il doit être couvert par des droits de propriété.
Idée 3 : Licence GPL et domaine public
Par le moyen de contrats privés (des licences d’autorisations, les fameuses licences GPL), garantis par une institution créée pour cela (la Free Software Fondation). On créé à partir du domaine public protégé, un domaine public où aucun free rider ne peut désormais opérer pour spolier les créateurs, ce que l’absence de droits (avant la mise des logiciels sous licence GPL) autorisait.
Idée 4 : Free rider
Un free rider est un individu qui, au sein d’un groupe, bénéficie d’un service ou d’un bien (en tout légalité) sans avoir à en assumer le coût d’une quelconque manière.
Tremblay-Pepin 2013
La tragédie des communs
Identification
TREMBLAY-PEPIN, Simon, 2013. Qu’est-ce que la tragédie des biens communs? [en ligne]. 8 juillet 2013. Disponible à l’adresse : https://iris-recherche.qc.ca/blogue/environnement-ressources-et-energie/quest-ce-que-la-tragedie-des-biens-communs/
Lien du document : https://iris-recherche.qc.ca/blogue/environnement-ressources-et-energie/quest-ce-que-la-tragedie-des-biens-communs/
Résumé
La tragédie des communs est un concept utilisé pour évoquer les conséquences néfastes du mélange de la recherche de profit individuel et de l’utilisation de ressources communes gratuites.
L’article illustre ce concept avec un exemple et présente les critiques et dépassements de la théorie.
Idée 1
Les communautés s’organisent pour limiter l’utilisation des ressources qui les entourent afin d’établir un équilibre entre leur bien-être et la capacité de préserver les ressources à long terme. Ni une gestion centralisée par l’État, ni un marché libre ne permettent de protéger ces ressources communes.
Idée 2
La gestion par les communautés peut facilement avoir comme point aveugle les intérêts de l’ensemble de la société. Chaque différence entre les individus sera vu comme un potentiel avantage individuel sacrifié pour la communauté et poussera ceux qui les détiennent à être réfractaires à la mise en communauté.
Idée 3
L’apparition d’utilisateurs extérieurs déstabilisera la situation en particulier si la communauté n’a pas de pouvoirs légaux afin d’arrêter l’exploitation des ressources par d’autres.
Sébastien Broca 2015
Théorie des communs et logiciel libre
Identification
Expliquer les raisons qui poussent à rapprocher la théorie des communs et les logiciels libres.
Lien du document : https://www.cairn.info/revue-internationale-de-droit-economique-2015-3-page-265.html
Idée 1 : Faiblesse des logiciels libres dits “free sofware”
Les utilisateurs ont l’obligation de maintenir cette ressource « libre », c’est-à-dire de préserver les possibilités d’exécution, de copie, de modification et de redistribution du logiciel sur toutes les versions dérivées de celui-ci.
Le régime du domaine public s’est ainsi révélé impropre à garantir qu’un logiciel puisse être perfectionné tout en demeurant libre pour l’ensemble de ses utilisateurs futurs.
Idée 2 : La licence publique générale (GPL)
La GPL comme les Creative Commons n’est pas une négation du droit de propriété, ce sont des licences qui fixent les conditions légales de distributions et de traitement des logiciels et informations.
La libre circulation de l’information est en effet l’une des conditions du progrès social, et « l’idée de posséder l’information est nocive », car elle a des conséquences très dommageables : pertes de temps, obstacles à l’avancée de la science, corruption de l’ethos de la recherche (Stallman, 1986).
Idée 3 : L’aspect communautaire et les règles qui sont fixées
Les usagers/commoners partagent l’usage de la ressource suivant des règles qui spécifient la nature des droits attribués à chacun.
Le « commun » peut alors ne concerner qu’une communauté aux contours strictement définis, par exemple une base de données dont l’accès est réservé à des usagers particuliers.
Idée 4 : La décomposition du droit de propriété en 5 droits
Le droit de propriété est redéfini non plus comme le droit exclusif d’un détenteur unique, mais comme un ensemble d’attributs qui peuvent être alloués à différents acteurs se partageant un droit démembré.
Les auteurs proposent une décompostion du droit de propriété en 5 droits :
Le droit d’accès
Le droit de prélèvement
Le droit de gestion
Le droit d’exclure (le droit d’exclure l’un des leurs en tant que sanction)
Le droit d’aliéner (En cas de vente, le détenteur de ce droit pourra s’y opposer ou bien être prioritaire sur la vente).