Vers des technologies sobres et résilientes
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Philippe Bihouix et al « Vers des technologies sobres et résilientes – Pourquoi et comment et développer l’innovation « low-tech » ? », Avril 2019, Note 31https://www.lafabriqueecologique.fr/app/uploads/2019/04/Note-31-Low-Tech-VF-1.pdf
Texte qui regroupe une reflexion menée par plusieurs experts et scientifiques sur la lowtechisation et son developpement.
Idée 1
Notre réflexion devrait se concentrer sur chacunes de ces catégories ou devrait suivre un enchainement sur ces critères :
La capacité à durer : simplicité technologique, robustesse, réparabilité, modularité, possibilité de réutilisation et réemploi, plans et technologie accessibles à tous, interopérabilité...
La consommation de matières premières : renouvelables ou non, rares ou non, produites dans des conditions environnementales et sociales « acceptables » ou non, selon le choix et les critères d’exploitation ; facilité à démanteler et à recycler en fin de vie
La consommation d’énergie : énergie de fabrication (énergie grise) et à l’utilisation, fossile ou renouvelable
L’impact environnemental : empreinte écologique au cours du cycle de vie, externalités négatives (environnementales, sociales et sanitaires)
L’impact « systémique » de l’innovation : diminue-t-elle ou augmente-t-elle la complexité, le nombre d'interdépendances, par rapport au système en place ? Génère-t-elle des effets induits, positifs ou négatifs (dans leurs conséquences environnementales) dans les usages, les comportements, les modes de consommation ?
Idée 2
Une manière plus simple de voir les LT serait de voir les LT comme une démarche qui découle de 3 principes :
Pourquoi produit-on ? (pour augmenter le chiffre d'affaire de l'entreprise ou répondre a un réel besoin ? etc...)
Que produit-on ? (est ce que c'est durable ou jetable, est ce que cela utilise des ressources non renouvlables ou locales, etc...)
Comment produit-on ? (usine ou atelier, etc...)
Ces trois questions sont centrales a notre projet et peuvent être centrales a l'aspect justificatif de nos propositions.
Idée 3
Exemple de la lowtechisation d'un objet HT :
Comment rendre un aspirateur LT :
Travailler sur ses matériaux de production
Travailler sur le design du moteur électrique pour s'assurer qu'il durera dans le temps
Travailler sur sa partie électronique et assurer aucun affichage intempestif
Idée 4
Méthodologie généralisée a partir des differents exemples donnés dans le rapport (aspirateur, voiture, batiment, internet)
1. Conception durable et robuste
Matériaux : Privilégier des matériaux renouvelables, recyclés ou facilement réparables.
Simplicité : Éviter les composants inutiles (ex. suppression des écrans superflus).
Modularité : Permettre la réparation et l’évolution sans remplacement total de l’objet.
2. Réduction de la consommation énergétique
Optimisation du moteur et de l’électronique : Réduire la puissance nécessaire tout en assurant l’efficacité.
Utilisation passive ou mécanique : Remplacer l’électrique par du manuel lorsque possible.
Autonomie énergétique : Explorer les solutions à énergie renouvelable ou mécanique.
3. Réduction des déchets et obsolescence programmée
Conception réparable et évolutive : Vis, clips, modules interchangeables.
Compatibilité : Pièces standardisées et facilement remplaçables.
Longévité : Garantir une durée de vie prolongée, minimisant les mises à jour forcées.
4. Mutualisation et usage optimisé
Partage et usage collectif : Encourager la location, la mutualisation entre voisins.
Alternatives plus sobres : Questionner l’utilité réelle du produit (ex. balai vs aspirateur).
5. Sobriété numérique et connectivité raisonnée
Limitation de l’électronique embarquée : Éviter les gadgets énergivores et les mises à jour inutiles.
Logiciels minimalistes et efficaces : Favoriser des systèmes légers, moins gourmands en ressources.
Désintensification des usages : Encourager des pratiques plus sobres (ex. stockage local vs cloud).
Idée 5
Les freins de la lowtechisation et de l'utilisation des LT :
L’adoption des LT est entravée par plusieurs facteurs majeurs : d’une part, une fascination pour l’innovation technologique, les start-ups et la croissance économique, qui rend difficile l’acceptation d’une réduction quantitative de la demande et alimente la peur de la décroissance. D’autre part, le marché des solutions de transition est saturé de promesses qui peinent à produire des résultats concrets. De plus, la remise en question des besoins et des usages implique des changements sociotechniques touchant aux comportements, aux valeurs culturelles et aux libertés individuelles, ce qui suscite des résistances face à toute mesure perçue comme contraignante ou liberticide. Enfin, des barrières juridiques et réglementaires freinent également le développement de certaines alternatives, notamment dans les secteurs du bâtiment et de la gestion de l’eau.