Hémodialyse low-techisée

Titre: Les soins de santé high-tech sont-ils écologiquement durables ?

Sous-titre: Peut-on rendre les soins de santé modernes carboneutres tout en maintenant les niveaux de soins, de soulagement de la douleur et de longévité au niveau d’aujourd’hui, que nous considérons comme des acquis ?

Auteur: Kris de Decker, journaliste chez Low-tech magazine, traduit par Maxime Pinsard

URL: https://solar.lowtechmagazine.com/fr/2021/02/how-sustainable-is-high-tech-health-care/

Publication: Low-tech magazine

• Le matériel médical demande beaucoup d'énergie, les hôpitaux aussi et de même pour la production des médicaments, sans oublier le matériel à usage unique.

• 60% des émissions proviennent de la production de ce matériel (ce que l'on appelle l'énergie grise), 10 à 25% proviennent des produits pharmaceutiques eux-mêmes.

• L'industrie de la santé est gérée par des entreprises privées qui pensent par le profit. Elles proposent de nouvelles technologies, et pratiquent le surdiagnostic ce qui augmente le nombre de traitements vendus et d'appareils. Parfois, certaines nouvelles technologies n'apportent pas de réels intérêts pour les patients.

« L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que 20 à 40 % des dépenses de santé sont gaspillées et elle affirme que « le rapport coût-efficacité, le besoin réel et l’utilité probable de nombreuses technologies innovantes sont discutables ». De plus en plus de publications universitaires montrent à quel point les patients des pays riches sont « surdosés, surtraités et surdiagnostiqués » »

• Une solution moins couteuse en énergie, si elle faisait baisser ne serait-ce que de manière infime la qualité du soin ou sa fiabilité ne sera pas déployée.

• Cependant, si l'on prend en considération la loi des rendements décroissants, on se rend vite compte que nous sommes arrivés à un niveau de qualité de la médecine tel que pour obtenir une légère amélioration, il faudrait déployer des quantités gigantesques d'énergie et de ressource. De la même manière, faire diminuer légèrement la qualité fait diminuer considérablement l'énergie et les ressources utilisées (c'est la loi des rendements décroissants). Il s'agit alors de la reconsidération des gold standards et les indicateurs utilisés pour juger d'un bon soin.

• Nos modes de vie, et par conséquent la pollution, sont responsables de beaucoup de nos problèmes de santé aussi bien physique que mentale, ces mêmes problèmes que la médecine tente de guérir, ce qui a pour conséquence de polluer d'autant plus notre environnement. On se retrouve face à un cercle vicieux. 

• La médecine tient à augmenter l'espérance de vie actuelle par le biais de technologies ou de nouveaux soins toujours plus sophistiqué et consommateurs d'énergies (eau, électricité). Cependant, les traitements moins high-tech, qui sont moins énergivores, assureraient un traitement d'une qualité égale.

  « Si nous guérissons une personne aujourd’hui, au prix de rendre d’autres personnes malades demain, les soins de santé deviennent contre-productifs. »