Scénarios de gouvernance
Gestion par une entité publique
On pourrait imaginer une gouvernance réalisée par une entité publique telle que le laboratoire de recherche ayant développé l’Enderscope originellement. Cette gouvernance demanderait l’ouverture d’un nouveau service au sein de ce laboratoire afin de pouvoir gérer l’aspect informatique et juridique de cette gouvernance. Cela entrainerait donc un important travail avec les chercheurs pour définir les règles qu’ils veulent imposer. Ce modèle pose évidemment la question de l’interaction de l’Etat dans le monde de la recherche. En effet, une entité publique est, par définition, largement financé par des fonds étatiques. Ainsi, le pouvoir a toujours un droit de parole dans les recherches et leurs possibles ouvertures en open-source. Ce modèle n’est actuellement que très rarement réalisé dans les laboratoires de recherche et il faut plus souvent demander aux chercheurs personnellement afin d’avoir l’information. L’idée serait ici d’avoir une plateforme gérée par les pouvoirs publique. Un avantage non négligeable est le fait que l’Etat a déjà de nombreuse plateforme informatique pour le dépôt et le partage de document confidentiel avec des normes appliquées en termes de sécurité. (ex : FiligraneFacile, documentation-administrative.gouv.fr). Des forums en lignes financés en partie par le gouvernement et permettant l’échange entre professeur et élèves existent aussi déjà (ex : forum futura science). Dans notre cas, on aurait un échange chercheur utilisateurs.
Gestion par une structure privée à but lucratif
On pourrait imaginer une entreprise à but lucratif adoptant une approche open source structurée, qui combine diffusion libre des savoirs et modèle économique progressiste. Nous mettrions en place une stratégie de monétisation diversifiée. D’une part, nous proposons la vente de kits physiques : bien que le guide de fabrication soit librement accessible, de nombreux utilisateurs préfèrent acheter un microscope complet, testé et prêt à l’usage. D’autre part, nous offrons des services complémentaires comme des formations, du support technique professionnel ou encore la personnalisation du matériel pour des laboratoires, écoles ou structures privées. À cela s’ajoutent des extensions logicielles ou matérielles « premium » (ex : des modules d’analyse d’image ou des capteurs spécifiques) disponibles en option payante. Un système de validation permettrait d’assurer la qualité des contributions, qui peuvent ensuite être intégrées dans les versions officielles du microscope. Nous mettrions aussi en place un programme de reconnaissance pour valoriser les contributeurs, qu’il s’agisse de mentions, de distinctions symboliques ou d’une participation aux retombées économiques. Ce modèle permettrait de réduire les coûts de recherche et développement grâce à l’apport de la communauté.
Gestion comme un commun
La gouvernance dans une logique de communs signifie que la ressource n’appartient ni à une entreprise privée, ni à une institution publique seule, mais à une communauté d’usagers et de contributeurs qui en assurent ensemble la gestion, l’entretien et l’évolution. L’accès serait ouvert à tous, selon les termes d’une licence libre, qui garantit le droit d’utiliser, d’adapter, de reproduire et de partager la ressource. Mais au-delà de la licence, ce seraient des règles d’usages partagées, souvent formalisées dans une charte, qui encadre les pratiques : elles précisent les valeurs communes (liberté, accessibilité, transparence, entraide), les conditions de contribution, et les engagements attendus des usagers. Ce mode de gouvernance reposerait sur une régulation horizontale. La communauté agit comme gardienne de la ressource : elle documente les pratiques, accueille les nouveaux membres, valide ou critique les modifications, alerte sur les usages problématiques, et veille à ce que le projet reste aligné sur ses finalités éducatives, scientifiques ou sociales. Ces agissements peuvent être réalisé via les nombreuses plateforme open source que nous avons étudiée en veille. Ainsi, chaque nœud local : fablab, école, atelier associatif, pourrait interpréter et mettre en œuvre les règles du commun selon ses contraintes et ses objectifs, tout en restant connecté à l’archipel global (principe d’archipélisation, voir glossaire).